TRADUTTORE, TRADITORE?1 EL DÉFICIT DE LA TRADUCCIÓN

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¿TRADUTTORE, TRADITORE?1
                 EL DÉFICIT DE LA TRADUCCIÓN
                                               Luis Miranda

   0. La discusión sobre la fidelidad de la traducción es muy antigua. Hay quie-
nes piensan que la traducción es un imposible y quienes la consideran factible
en todos los casos. Por supuesto, hay quienes adoptan posiciones intermedias,
sobre todo aquéllos que plantean que hay ciertos tipos de textos que pueden
ser traducidos y otros no.
   Sin embargo, hay que considerar que una traducción no se hace in vitro, sino
que está rodeada de una serie de circunstancias que pueden inclinar la balanza
en un sentido u otro: el traductor, el tipo de texto, las lenguas implicadas, la
época, el entorno social y cultural, y, a quién está dirigida, entre otros factores.2
   No vamos a examinar cada uno de estos condicionantes, lo que intentamos
es señalar que si bien la traducción es una necesidad, en muchos casos, sobre
todo en la época en que vivimos, hay factores que contribuyen a que no logre el
objetivo al que debía apuntar: la de ser adecuada. Con esto último, remarcamos
que no hay traducción buena o mala sino apropiada a las circunstancias en la
que se produce. Tampoco discutiremos la cuestión del significado del término
traducción.3

1   Le sujet de réflexion que nous nous proposons d’aborder ici a trouvé son impulsion première dans un
    soupçon a priori, à savoir l’hypothèse classique selon laquelle toute traduction induirait inévitablement
    une – certaine forme – de trahison : « traduttore, traditore » affirme de façon lapidaire et catégorique la
    proverbiale et célèbre paronomase italienne. Pour autant, notre problématique ne se laisse pas réduire
    à la formulation excessive que propose la tournure italienne. Si la traduction est effectivement « une
    certaine forme » de trahison alors il convient de thématiser cette détermination. Il s’agit de penser et
    d’expliciter cette nuance ou modalisation qui nous paraît constitutive de la traduction. Néanmoins,
    nous adopterons pour point de départ de notre réflexion sa formulation théorique la plus radicale qui
    a le mérite de son défaut, à savoir la simplicité qui en fait une position limite et extrême. TRÖGER,
    Gaëtan : « Contribution à une épistémologie de la traduction. Pour une explicitation des présupposés
    théoriques ». Meta, Vol. 49, Nª 4 (2004). p. 76. « Une autre interprétation de la formule italienne s’offre
    à nous : traduire n’équivaudrait pas à trahir par déformation du sens mais, au contraire, par sa préserva-
    tion et surtout sa transmission, comme on trahit un secret. Ainsi, traduire un texte sacré (arabe ou latin)
    en langue vernaculaire ou étrangère, c’est d’une part mettre en question la sacralité du texte et, d’autre
    part, mettre à la portée du jugement de tous un contenu dont l’acquisition supposait un processus pro-
    gressif d’adhésion idéologique et sociale. » Ibíd., p. 87.
2   “S’il nous fallait traduire en français la formule traditionnelle Traduttore, traditore, par « le traducteur est
    un traître », nous priverions l’epigramme italienne da sa valeur paronomastique. D’où une attitude co-
    gnitive qui nous obligerait à changer cet aphorisme en une proposition plus explicite, et à répondre aux
    questions : traducteur de quels messages ? traître à quelles valeurs ? » (JAKOBSON, Roman: « Aspects
    linguistiques de la traduction » en JAKOBSON, R. : Essais de Linguistique Générale. Paris, 1963. Éditions
    de Minuit, p. 87)
3   « S’interroger sur la formation des traducteurs revient à désambiguïser ce qui est enjeu dans l’acte même
    de traduire. Cela semblerait simple si, dans le même temps et plus fondamentalement, le concept de

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1. ¿LA TRADUCCIÓN UNA DISCIPLINA AUTÓNOMA?

    1.0. Mejri remarca: “Concevoir la formation des traducteurs, comme le prô-
nent certains, indépendamment de toute formation linguistique solide, c’est
vouer les traducteurs ou les interprètes qu’on forme à une pratique fondée sur
une compréhension intuitive, et donc nécessairement approximative. Cela se
complique davantage si on tient compte de la hiérarchie effectué sur la base du
degré de maîtrise de chaque langue et qui part de l’idée que la maîtrise de tous
les codes pratiqués ne peut être de même niveau. Pourquoi persister à bannir
ou à marginaliser la formation en linguistique des cursus des traducteurs et des
interprètes ? »
    1.0.1. Stegu (2011: 134-136) por su parte señala: “Regardons par contre
l’argumentation avancée par l’une des fondatrices des «Translations Studies»
modernes et indépendantes, Mary Snell-Hornby (1986: 12): «Nach unserer
Auffassung sollte sie die Übersetzungswissenschaft als eigenständige Disziplin
verstehen und nicht mehr als Teilbereich einer Teildisziplin. Wenn man von
den bestehenden Wissenschaften als Kategorien ausgeht, dann wäre die Über-
setzungwissenschaft als interdisziplinäre, multiperspektivische Einheit zu vers-
tehen, die von der komplexen Realität des Übersetzens und nicht von der axio-
matischen Modellen der Linguistik ausgeht und sich durch eine verbindende
Perspektive auszeichnet.»
    Dans cette argumentation il y a au moins deux aspects intéressants : a) la
façon dont l’auteure se réfère à la linguistique et b) l’argument interdisciplinai-
re.
    Qui affirme que –pour faire l’analyse d’un processus de traduction– il faut
absolument partir des «modèles axiomatiques de la linguistique» ? Ces modèles
existent, certes, mail il s’agit justement de modèles qui ne jouent pas ou plus un
grand rôle dans la linguistique appliquée. Dans cet argument contre la linguis-
tique on présente une espèce d’ennemi artificiel qui n’existe pas (ou plus) en
réalité. Comme la linguistique ne se contente plus de l’analyse de phrases artifi-
cielles isolées, mais s’intéresse également à la complexité de processus commu-
nicatifs réels, y compris des communications multilingues, il n’y a pas de raison
épistémologique d’«interdire» à la linguistique d’analyser également avec des
méthodes appropriées et non pas forcément traditionnelles («axiomatiques»)
des processus de traduction.
    Cette constatation n’est pas un argument contre la traductologie comme dis-
cipline, mais veut juste problématiser les méthodes souvent manipulatrices qui
sont utilisées pour justifier l’émancipation d’une (sous-) discipline, méthodes

   traduction lui-même ne faisait pas problème. C’est un concept polysémique, au point qu’il pourrait
   sembler flou à certains. En fait, il recouvre plusieurs réalités différentes : en sorte qu’il y a lieu d’y voir
   ce que nous appellerions volontiers un concept-valise. » LADMIRAL, Jean-René et MÉRIAUD, Marie :
   « Former des traducteurs : pour qui ? pour quoi ? Meta, Vol. 50, Nº 1 (2005), p. 28.

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qui ressemblent beaucoup à celles utilisées dans des contextes politiques, voire
nationalistes.
    L’argument interdisciplinaire est également souvent utilisé pour décrire les
spécificités de disciplines se trouvant dans un processus d’émancipation. Il est
vrai que pour des domaines tels que la communication interculturelle, la didac-
tique des langues étrangères ou la traduction, les éléments langagiers ne sont
pas le seuls aspects pertinents et l’intégration de méthodes d’autres disciplines
(psychologie, sociologie, pédagogie, sémiotique …) est absolument nécessaire.
Mais là aussi, on part d’une présupposition plus que douteuse : il n’y a aucune
règle absolue qui dise que la linguistique devrait toujours rester une discipline
« unidisciplinaire ». Au contraire, il existe depuis longtemps des « Bindestri-
chlinguistiken »4 telles que la socio- et la psycholinguistique qui n’ont jamais
été « excommuniées » de la linguistique, parce qu’elles ont osé intégrer des
méthodes de la sociologie et de la psychologie.
    En résumé, on peut constater que toute sous-discipline porte en elle une
force potentielle de s’émanciper de la discipline-mère. Cette émancipation
peut entraîner des avantages et des inconvénients : l’essor des sciences de la
traduction des dernières décennies s’explique certainement par ce processus
d’émancipation accompagné d’une intensification d’activités de recherches très
spécifiques. D’autre part, je connais beaucoup de jeunes traductologues qui
n’ont jamais fait partie de la communauté des linguistes et qui n’ont donc plus
cette vision globale, permettant de voir les traits communs entre la communi-
cation « non traduite » et la communication traduite.
    Malgré les ressemblances entre les identités nationales et disciplinaires, la
situation dans les sciences est à première vue plus flexible : on peut changer
d’identité autant de fois qu’on veut et il ne faut pas se contenter d’un seul pas-
seport (celui du linguiste ou du traductologue, p.ex.), et je crois que le pluralis-
me que règne dans une (sous-) discipline peut en effet contribuer à un enrichis-
sement. Les traductologues « indépendants » et les traductologues-linguistes
peuvent les uns et les autres arriver à des résultats de recherche qui aident à
mieux comprendre le phénomène de la traduction. Et même un seul chercher
pourrait osciller entre les différents paradigmes pour illustrer différents aspects
de son objet de recherche (voir l’approche [post-] post moderne présentée dans
Stegu 1998).
    Cette flexibilité par rapport à la politique au sens strict ne doit pas nous
faire oublier que l’appartenance à une discipline plutôt qu’à une autre n’est pas
un jeu intellectuel. Qu’une discipline soit considérée comme indépendante est
aussi de luttes très matérielles où des constellations de pouvoir jouent un rôle
considérable. Une discipline autonome est toujours plus riche en moyens finan-
ciers etc. qu’une sous-discipline, et ce sont donc les facteurs économiques qui

4   C’est ainsi qu’on apelle parfois en allemand les sous-disciplines de la linguistique dont le nom se compose
    de deux éléments et qui peut prendre un trait d’union (Bindestrich) comme « Psycho-Linguistik » ou
    « Sozio-Linguistik ».

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peuvent avoir une influence plus grande sur les divers processus d’émancipation
que les réflexions purement intellectuelles et épistémologiques.»

2. LA INTRUSIÓN DEL INGLÉS

    2.0. Gran parte de los textos que se traducen en la actualidad están en inglés
de Estados Unidos y esto provoca una serie de consecuencias5:
    a) El dominio político y económico que ejerce EE.UU. en el mundo proyecta
sus modelos culturales sobre las otras naciones cada vez más entregadas y per-
meables a su influencia. El imperio es el punto de partida de ideas, productos
de la técnica, modas, fenómenos socioculturales, que impregnan y moldean a
estas sociedades porque van asociados ideológicamente a valores «positivos»
como modernidad, futuro, progreso, innovación y éxito.
    b) La hegemonía del inglés estadounidense se produce en un mundo en el
que se incrementan las relaciones entre sociedades, culturas y países en una
dimensión hasta ahora desconocida.
    c) Como resultado de esto, no sólo cae sobre las otras lenguas un alud de
anglicismos de toda laya, sino que el inglés se difunde capilarmente por toda
la sociedad. Los propios hablantes conozcan o no el inglés, están sujetos a esta
influencia a través de innumerables canales: medios de comunicación masiva,
contactos directos, jergas científicas y técnicas, lenguaje político, música po-
pular, otros hablantes. Las lenguas se impregnan de inglés hasta tal punto que
el concepto de «texto original» pierde vigencia práctica frente a la idea de que
todo es, de alguna forma, trasunto del inglés.
    d) Este caldo de cultivo incrementa la receptividad al anglicismo. El mismo
hablante que rechaza una incorrección en su lengua admitirá sin reservas pa-
labras inglesas. Si bien es el hablante quien determina el uso de la lengua, en
la actualidad esta potestad la ejerce condicionado e influido por el contacto
directo con el inglés y carente al mismo tiempo de la preparación lingüística
necesaria para hacer frente a esta influencia.
    Pero no todos los hablantes se hallan en la misma situación frente a la len-
gua dominante. Desde el punto de vista de su relación con el inglés podemos
distinguir entre:
    a) Los hablantes en general, que se pueden subdividir en dos categorías: I)
los bilingües en diversos grados que utilizan la lengua como mero instrumento
y tienen una sensibilidad reducida ante la interferencia. Constituyen una vía de
penetración y establecimiento del inglés; y II) los hablantes que, con escaso o
ningún conocimiento del inglés, utilizan su lengua ya impregnada a través de

5   Cf. MUÑOZ MARTÍN, Javier y VALDIVIESO BLANCO, María: “Interferencia lingüística y traducción.
    ¿Pierde el traductor su papel o ha perdido los papeles?” Panace@, Vol. VIII, Nª 25 (2007), pp. 15-21. A
    quienes seguimos en esta parte.

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los medios de comunicación masiva, de Internet y del uso de los demás hablan-
tes.
    b) Los llamados mediadores lingüísticos, hablantes que gozan de un especial
ascendiente social y ejercen como modelos lingüísticos: los periodistas, políti-
cos, publicistas, actores, cantantes y demás personajes con proyección social.
    c) Los especialistas en determinado campo de conocimiento que suele elabo-
rarse y transmitirse hoy día en inglés. Están necesariamente en contacto directo
con esta lengua, viven y beben de ella y en el desempeño de su profesión la
difunden y prescinden sin empacho –y hasta con orgullo– de la suya propia.
    2.2. Para justificar los anglicismos se usan una serie de argumentos que se-
gún Muñoz y Valdivieso serían los siguientes:
    a) “Ya está implantado en el castellano”. Lo sorprendente es la celeridad
con que en el mundo de la traducción se esgrime este argumento no sólo para
emplear el anglicismo sino para descartar la palabra española. Como si el mero
hecho de que muchos hablantes usen el extranjerismo nos impidiera usar el
equivalente autóctono. Ejemplos: Implementar vs. aplicar / llegar en tiempo vs.
llegar a tiempo / urgir una reforma vs. instar una reforma / Demandar vs. pedir.
    b) “De todas formas, seguro que termina por decirse el anglicismo”. Ante una
situación de vacilación en el uso o ante la inexistencia de un equivalente acu-
ñado para un neologismo, el traductor siente con frecuencia que ha de apostar
por una de las opciones existentes o posibles. Se le presenta entonces el dilema
entre utilizar y crear un equivalente que quizás nadie vaya a usar o entender,
o usar un extranjerismo que verosímilmente utilizaron otros después de él. Es
innegable que el argumento revela miedo a innovar, a arriesgarse, y una gran
falta de confianza en la capacidad de los hablantes para generar lengua de ma-
nera autónoma. Ejemplos: Scanner por rastreador / catering por restauración /
airbag por colchón protector.
    c) “Conviene conservar el paralelismo interlingüístico”. Es necesario o con-
veniente armonizar determinados vocablos en las distintas lenguas, para que
a través de su similitud formal se reconozca fácilmente la correspondencia se-
mántica entre ellos en una relación «transparente». Ejemplos: authority → *au-
toridad / agency → *agencia (organismo, junta, oficina, etc.).
    d) “El anglicismo refleja el vocablo inglés con más exactitud que la palabra
castellana”. Es cierto que el vocablo original suele parecer más claro, de con-
tornos semánticos más definidos y un significado más inequívoco. Esto ocurre
en parte porque cuando llega a la lengua receptora, suele haber vivido ya una
historia en la lengua original y haber pasado por un período de implantación en
el sistema. Al trasladarlo a otra lengua, cualquier solución innovativa mientras
que no haya pasado por la correspondiente fase de asentamiento, se percibe
como vacilante y no parece expresar con suficiente vigor y rigor el concepto
traducido. Ejemplo: *privacidad vs. Intimidad.
    e) “Los especialistas lo dicen así”. Es un criterio que suele imponerse al
traductor. A menudo de forma inapelable. Los especialistas trabajan inmersos

Miranda / ¿Traduttore, traditore? El déficit de la traducción               147
en el inglés y emplean una terminología inglesa, lo que se añade a la influencia
que sufren como hablantes en general en otras esferas. Como es obvio que un
traductor no puede ni debe sustraerse a la competencia técnica del especialista,
pero es importante que al menos haga intervenir su propia competencia lingüís-
tica. Lo ideal es que especialista y traductor trabajen de consuno y, mejor aún,
en equipo. Ejemplos: to taxi / mix energético / rating.
   f) “El anglicismo proviene del latín, por lo tanto, es legítimo en castellano”.
El acervo latino que comparten inglés y castellano es, de hecho, un factor de
camuflaje de la entrada de numerosos anglicismos. Cuando un traductor en-
cuentra en inglés palabras de claro origen latino, la genealogía compartida le
resulta sumamente tranquilizadora y le facilita la adopción del préstamo. No
hay que perder de vista que su llegada al castellano se produce exclusivamente
por la preponderancia del inglés, que no son palabras creadas en latín con el
significado actual, ni tampoco han sido creadas en castellano con material pa-
trimonial latino. Ejemplos: Fax / superávit / hábitat.

3. EL PECADO DE LA NIVELACIÓN EN LA TRADUCCIÓN LITERARIA

   3.0. Wuilmart6 señala que el fenómeno de la nivelación se ubica en el centro
mismo del problema de toda traducción literaria.
   Nivelación o mejor aún “normalización”, es decir, la acción de “limar” un
texto o de aplanarlo: suprimir toda suerte de relieves, truncar las puntas, tapar
los huecos, aplanar todas las asperezas que justamente hacen a un texto litera-
rio. Un tal acercamiento a la traducción literaria, poética sobre todo, es todavía
muy corriente.
   3.1. El “traductor-nivelador” no puede ser un gran escritor, pues lo que teme
precisamente es tomarse muchas libertades, mientras que el autor no constru-
ye su escritura más que apartándose de la norma: retornando a la etimología,
reavivando raíces escondidas, forjando palabras nuevas, revolviendo la sintaxis,
jugando con las connotaciones múltiples y, también dando a su texto una di-
mensión polisémica, marca de fábrica, señal de calidad de toda gran literatura.
   3.1.1. El traductor-nivelador no tiene más que una lectura reductora del
texto de autor, pues lo lee en la óptica restringida no solamente de una época,
sino de un medio, el suyo. Peor aún: la lectura que él hace pasa por el prisma
estrecho de su propia vivencia y no retendrá del texto sino aquello que le toca
o le concierne personalmente.
   3.1.2. La concepción que el traductor-nivelador tiene de su lengua es, por
lo tanto, estrecha, ella es nada creativa y él no debería nunca enfrentarse a los
grandes autores, siendo incapaz de cambiar sus esquemas fijos.

6   WUILMART, Françoise: “Le péché de «nivellement» dans la traduction littéraire». Meta, LII, 3 (2007),
    pp. 391-392.

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3.2. Para revisar las diversas facetas niveladoras, Wuilart7 propone dividirlas
en tres categorías:
    a) La nivelación cultural. La más grave y la más intolerante. Se olvida a
menudo que traducir un texto es traducir también una cultura. La lengua de
partida refleja una visión del mundo que puede estar en las antípodas de la
cultura de la de llegada. Adaptar los ingredientes culturales a la cultura de la
lengua meta, es despreciar el alma misma de la cultura extranjera, es una ac-
ción reductora y una forma de nivelación que se podría calificar de éticamente
censurable. Wuilmart usa como ejemplo el caso de ‘sol’, que en francés es mas-
culino (le soleil) y en alemán femenino (die Sonne), y, señala que esta diferencia
puede culminar en las grandes metáforas simbólicas, pues, sabemos que todo
un poema puede estar basado en el sexo del astro y sus atributos, caso extremo
donde la traducción deviene resueltamente imposible, sino es al precio de con-
torsiones infinitas.
    b) La nivelación estilística. Retornamos al famoso relieve del texto literario,
mejor poético, esto es lo que singulariza la escritura en relación con la lengua
normativa o corriente. El autor se toma en consideración de su lengua enormes
libertades, llegando hasta violar las reglas más elementales o a desfigurarla por
razones estéticas o ideológicas. Uno de los problemas mayores de la transpo-
sición literaria es que el traductor no siempre es sensible a esta digresión. El
autor puede, por ejemplo, seleccionar entre una serie de sinónimos la palabra
menos corriente, la menos “manoseada”, elección que tiene por efecto conferir
más fuerza al concepto o al objeto. El traductor que tiene un conocimiento
insuficiente de la lengua de partida no será sensible a la rareza de la palabra
a traducir y la verterá en un término corriente en la lengua meta. Asimismo,
el traductor-nivelador puede no haber captado el “tono justo” del texto origi-
nal. El tono del texto es responsable de su coherencia, quien dice texto, dice
textura. El traductor que no dé ese tono provocará contradicciones flagrantes
entre la “dicho”, “lo significado” y el “tono” del texto traducido. Por último,
un tercer aspecto de la nivelación estilística, el más importante: la ignorancia
de la relación entre el contenido y la forma. Se considera que el traductor debe
traducir el contenido, pero en el texto literario la forma deviene ella misma
contenido. Wuilmart pone como ejemplo la traducción del poema Meeresstille
de Heinrich Heine al francés de Gérard de Nerval comparándola con la de
Nicole Taubes:

7   Ibíd., p. 393.

Miranda / ¿Traduttore, traditore? El déficit de la traducción                 149
MEERESSTILLE
            Heinrich Heine

Meeresstille! Ihre Strahlen       La mer est calme. Le soleil reflète    Grand calme en mer! Les rayons
Wirft die Sonne auf das Wasser    ses rayons dans l’eau, et sur la       Du soleil se jettent sur les eaux
Und im wogenden Geschmeide        surface                                Et dans l’ondoiement du joyau
Zieht das Schiff die grünen       Onduleuse et argentée le navire        Le bateau trace son sillon.
Furchen.                          trace des sillons d’emeraude.
                                  Le pilote est couché sur le ventre,    Le timonier, affalé, dort
Bei dem Steuer liegt der Boots- près du gouvernail, et ronfle lé-        En ronflant, près du governail
mann                              gèrement. Près                         Près du mât, ravaudant les voiles,
Auf dem Bauch uns schnarchet du grand mât, raccommodant                  Maculé de goudron le mousse.
leise                             des voiles, est accroupi le mousse
Bei dem Mastbaum, segelfli- goudronné                                    Sous ses joues salies, la rougeur,
ckend,                            Sa rougeur perce à travers la          Perce, un triste tremblement tord
Kauert der beeterte Schiffsjung‘. crasse de ses joues, sa large          Sa bouche animale, et ses yeux
                                  bouche est agitée de                   Grands et beaux sont pleins de
Hinterm Schmutze seiner Wan- tressaillements nerveux, et il re-          douleur.
gen                               garde ça et là tristement avec ses
Sprüht ist rot, wehmütig zuckt es grandes beaux yeux                     Le capitaine est devant lui
Um das breite Maul, und Car le capitaine se tient devant                 Qui crie furieux et l’injurie :
schmerzlich                       lui, tempête et jure et le traite de   «Coquin ! Scélérat ! tu m’as pris
Schaun die grossen schönen Au- voleur :                                  Un hareng volé dans la tonne ! »
gen.                              «Coquin ! tu m’as volé un hareng
                                  dans le tonneau !»                     Grand calme en mer ! Mais hors
Denn der Kapitän steht vor ihm, La mer est calme. Un petit pois-         des flots
Tobt und flucht und schillt ihn son monte la surface de l’onde,          Sort un gentil petit poisson,
Spitzbub‘.                        chauffe sa petite                      Il chauffe au soleil son museau,
„Spitzbub‘! einen Hering hast du tête au soleil et remue joyeuse-        Gaiement de sa queue frappe l’eau
Aus der Tonne mir gestohlen!“     ment l’eau avec sa petite queue.
                                  Cependant, du haut des airs, la        Mais la mouette fendant les airs
Meresstille! Aus den Wellen       mouette fond sur le petit pois-        Fond comme un trait sur le pisson
Taucht hervor ein kluges Fisch- son, et, sa proie frétillante dans       Et, sa proie dans le leste bec,
lein                              son bec, s’élève et plane dans         S’élance et se perd dans le bleu.
Wärmt das Köpchen in der Son- l’azur du ciel.
ne
Plätschert lustig mit dem (Traducción de Gérard de Nerval)               (Traducción de Nicole Taubes)
Schwänzschen

    Wuilmart anota que la traducción de Nerval “curiosamente” fue aprobada
por el propio Heine y que ha tenido que citar primero esta traducción porque
ella aclara perfectamente el contenido del poema, la escena y los dos eventos
que se desenvuelven paralelamente: el capitán que se enfada contra el grumete
porque se le ha volado un arenque y la gaviota que viene de pescar un pequeño
pez para retornar al cielo a comérselo. He aquí un contenido bien poco poético
y una situación bien pobre. Toda la dimensión poética está en la forma. Lo que
se puede reprochar a la traducción de Nerval, es de haber aplanado su conteni-
do y de haber nivelado la forma a ultranza, a tal punto que deviene inexistente
en francés. Igual la configuración del soneto ha desaparecido en beneficio de
frases prosaicas.
    El título del poema y la primera palabra anuncian un paisaje marino, impre-
so de calma. Ahora, los dos acontecimientos citados no tienen nada de pacífi-
cos, al contrario, si bien ellos relevan lo cotidiano: un capitán que resondra a

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un subalterno, un pájaro que traga un pez. He aquí una primera contradicción,
dos suertes de pequeñas guerras en el bello medio del gran azul. Se podrá aquí
ver alusiones ideológicas: la explotación de la clase inferior o de los niños,
por los jefes o los adultos poco comprensivos, es decir, inhumana; se podría
establecer comparaciones de orden más ético: en la naturaleza está permitido
tragar impunemente un pez para alimentarse, pero no en la sociedad donde
las relaciones son más injustas, etc. Por lo tanto, todo esto sería banal sin el
mensaje que se sitúa a nivel de la forma: ante todo el ritmo está constituido
de octosílabos bien marcados; las asonancias y las aliteraciones recorriendo
principalmente a las sibilantes, a las palatales, a las explosivas; consonantes
enormemente duras y sordas que se entrechocan brutalmente. Tenemos aquí
un ejemplo perfecto de forma negando el contenido: un contenido anodino, es
decir, banal, expresado en una música de rudeza y revuelta.
   La traducción de Nerval es una ilustración perfecta del fenómeno de nivela-
miento, del limar; su texto francés se reduce al contenido de una historia ano-
dina que merece bien poco la denominación de poema: todo el relieve sonoro
del original está ausente. Y Wuilmart agrega que prefiere de lejos la traducción
más reciente de Nicole Taubes que tiene el mérito de haber restituido una so-
noridad y un ritmo a menudo próximos al original.
   Otro mérito de esta traducción es haber respetado el campo semántico
geométrico del cuadro en el mar: si se representa los verbos de posición y
movimiento por líneas, se obtiene verticales, horizontales y oblicuas que se en-
trelazan y estrían el paisaje constituido por la superficie del mar, el horizonte
y el cielo (los rayos de sol se lanzan sobre las aguas, el barco traza su surco, un
personaje es varado, el otro denegado, la gaviota cae como un trazo, se lanza
en el azul, etc.). Como se puede constatar también, todas las líneas están en
movimiento, si bien la impresión general es la de rayos que se entrecruzan y
se precipitan cada uno en una dirección diferente, lo que hace reforzar el sen-
timiento de desacuerdo, y evoca, por tanto, todo lo contrario de la armonía
anunciada en el título. Pues, no hay ninguna convergencia entre estas líneas.
Este remarcable campo semántico visual corresponde, por tanto, bien al paisaje
sonoro del poema, también agresivo. Todas estas cosas parecen habérsele esca-
pado a Nerval, que sucumbe fácilmente aquí al pecado del “nivelamiento”; su
traducción es una traición y no podemos más que sorprendernos que el autor
la haya aprobado.
   c) La nivelación de las ideas. Hay una tercera forma de nivelación que sería
más bien del orden ideológico, esto que escapa a buen número de traductores,
es que el trastorno, a veces revolucionario, expresado por un texto, no se tra-
duce solamente en el significado sino también a nivel del significante. Ritmo,
estructura melódica, explosión de conceptos embotados, trastocamiento de la
sintaxis tradicional, son los componentes mayores de la escritura que merece el
calificativo de “poética”.

Miranda / ¿Traduttore, traditore? El déficit de la traducción                 151
4. TRADUCCIÓN LITERAL O TRADUCCIÓN LIBRE

    4.0. Darbelnet8 dice: ¿Debe traducirse literalmente o libremente? Es una
pregunta mal planteada, la respuesta sería: ni literalmente ni libremente, pues,
lo esencial es traducir exactamente e importa poco que esto se haga guardan-
do la forma o modificándola. Sin embargo, su artículo presenta solamente los
aspectos críticos de la traducción literal. Así, señala que no es suficiente obser-
var que aquellos que osan no traducir literalmente tendrían la impresión de
arriesgarse a que se les escape el sentido, se debe demostrar que este temor es
injustificado y que lejos de ofrecer la seguridad la traducción literal expone a
contrasentidos, sin contar las deformaciones que provoca en la lengua meta.
    4.1.1. A este respecto, una primera cuestión a considerar es que las lenguas
difieren de tal manera que pueden imponer estructuras diferentes a la expre-
sión del mismo sentido, cosa que consciente o inconscientemente se niegan a
admitir los partidarios de la traducción literal, que en el fondo están convenci-
dos que “encuadrando” al texto no cometerán yerros. No es al texto en tanto
que forma material que se debe “encajar” sino al sentido que se desprende
de la elección y la disposición de las palabras. Todas las veces que se traduce
literalmente sin comprender, se expone, contrariamente a una creencia muy
difundida a traicionar el sentido del texto. Ejemplos: He has been in Paris for
two years : *Il a été à Paris pendant deux ans/ Il est à Paris depuis deux ans. Be
sure he understands what he has to do : *Soyez sûr qu’il comprend ce qu’il a à
faire/ Assurez-vous qu’il comprend ce qu’il a à faire. Tenemos dos construccio-
nes inglesas y sus posibles traducciones al francés, pero sólo una es la adecuada
a la lengua meta, las marcadas con asteriscos no lo son.
    4.1.2. Conviene también notar los casos donde es la situación la que decide
la elección de las palabras y donde se emplea automáticamente una fórmula.
Se debe evitar introducir en la lengua meta una frase que no tiene curso en la
situación que describe el original. Es bueno, antes de dejarse llevar a traducir
servilmente, preguntarse qué se dice en la otra lengua en el mismo caso. Ejem-
plo: May I help you?: *Puis-je vous aider? / Est-ce qu’on s’occupe de vous / Vous
désirez ? Igualmente aquí tenemos una construcción inglesa y sus posibles tra-
ducciones al francés, la marcada con asterisco no es adecuada, pues, no se dice
en la misma situación.
    4.1.3. Otro defecto de la traducción literal es el de forzar las palabras que
se corresponden en grueso de una lengua a la otra a tener siempre el mismo
comportamiento. Este comportamiento no es, las más de las veces, más que
parcial. En particular, las equivalencias de sentido propias de dos homólogos
no implican necesariamente la de sus sentidos figurados. Ejemplo: Sin quiere
decir ‘péché’, pero empleado en sentido figurado, corresponde más bien a faute
impardonnable.

8   DARBELNET, Jean: “Traduction littérale ou traduction libre ? ». Meta, Vol. 15, Nº 2 (1970), p. 88.

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4.1.4. Toda lengua utilizada por una etnia está ligada a una cultura y el res-
peto a los hechos de cultura se acomodan mal a la literalidad.
    4.2. Balacescu y Stefanink9 consideran que la acusación de traición con-
cierne evidentemente a la creatividad del traductor (es decir, en el fondo, a la
traducción libre), pues, se le acusa de alejarse cuando menos un poco de las
palabras del texto de partida, y si esta acusación ha podido concretarse en una
paranomasia de circulación internacional, se ha debido a la falta de argumentos
teóricos de parte de los traductores para justificar sus traducciones creativas.
    4.2.1. La traducción creativa ha sido considerada como una traición al texto
de partida, agregan Balacescu y Stefanink, en base a dos malentendidos: de
una parte, por una concepción errónea de la naturaleza del texto y, de otra
parte, por una concepción errada de la operación traductora; que concibe al
texto manifiestamente como una «suma de palabras» con sentidos individuales
que deberían restituirse por las palabras correspondientes a las de la lengua
de partida, y la de la imagen de la operación traductora concebida como una
«operación matemáticamente exacta».
    4.2.1.1. Estas concepciones han sufrido un cambio fundamental: el texto es
considerado ahora como una entidad cuyo sentido rebasa la suma de los sen-
tidos individuales de las palabras. Por otra parte, este sentido no «reside» en el
texto de una vez por todas, pues, es por el lector que el sentido llega al texto.
Los lectores pueden tener «lecturas plurales» del texto. Esto crea un nuevo
espacio a la creatividad del traductor y al nivel de la comprensión del texto de
partida.
    4.2.1.2. La skoposthéorie10 ubica la finalidad de la traducción y las expec-
tativas del receptor del texto meta en el primer plano, dejando así un lugar
amplio a la creatividad. Esto lleva a los traductólogos a desprenderse de su
concepción del acto traductor como una operación matemáticamente contro-
lable y previsible, uno de los criterios tradicionales en las ciencias denominadas
«exactas» para acceder al estatus de «teoría» en la concepción de Popper11,
concepción que ha devenido, no obstante, luego a ser remplazada por la no-
ción de «plausibilidad intersubjetiva»: el traductor debe estar en condiciones de
hacer su traducción «plausible» a los otros, explicando por cuáles caminos ha
transitado.
    4.3. Aquí el problema es definir qué se entiende por «creatividad», pues, se
trata de una noción muy escurridiza, por eso los investigadores de la creativi-
dad prefieren más bien hablar de «aspectos de la creatividad», que consistirían
fundamentalmente en que el acto creativo debe ser «nuevo» y «apropiado». A
estas dos características que gozan de consenso, algunos autores como Jackson
y Messick12 añaden dos más: «transformation of constraint», el traductor debe
9  BALACESCU, Joana y STEFANINK, Bernd: “Modèles explicatifs de la créativité en traduction». Meta,
   Vol. 48, Nº 4 (2003).
10 Cf. REISS, K. y VERMEER, H.: Grundlegung einer Translationstheorie. Niemeyer. Tübingen, 1984.
11 Cf. POPPER, Karl: The logic of Scientific Discovery. Basic books. New York, 1935.
12 JACKSON, P. W. y MESSICK, S.: “The person, the Product, and the Response: conceptual Problems in

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«transformar la delimitación» impuesta por el texto de partida; y, «condensa-
tion», que está presente en los productos «que no muestran su significado pleno
a primera vista, es decir que el grado de creatividad está ligado a la condensa-
ción del sentido y a un cierto hermetismo.
    4.4. Sería largo trazar el desarrollo histórico del concepto de creatividad en
traducción en este artículo, razón por la cual presentaremos las conclusiones a
las que llegan Balacescu y Stefanink:
    El texto de partida se presenta como una armazón (“frame”) lingüística que
desencadena un escenario (“scene”) cognitivo en el espíritu del traductor. En
este “escenario” hay dos elementos centrales, prototípicos (“prototypiques”),
siguiendo el principio de alineamiento del terreno o la figura (“figure/ground
alignment”). El traductor rencuentra un problema de traducción si esta relación
de orden prototípico entre la “figure” y el “ground alignment” no es la misma
en la cultura meta. Se debe entonces focalizar diferentemente los elementos de
la “scene” y escoger otro elemento (“potty chair” deviene “Windelwechseln”).
Es decir “cambiar las sábanas”. Cambiando así el ángulo bajo el cual encara el
problema, el traductor apela a lo que se ha llamado el “pensamiento lateral”
y el “pensamiento divergente”. La solución creativa que encuentre deberá ser
no solamente “nueva” sino también “apropiada” para satisfacer el criterio de
“mantener el efecto producido” (“Wirkungsgleichheit”) exigido por la deonto-
logía del traductor, un planteamiento así concebido permite obtener traduccio-
nes “intersubjetivamente” o “interindividualmente” “plausibles”, en conformi-
dad con los criterios de evaluación preconizados por una traductología basada
en la práctica.
    Como se ve, la creatividad conoce los fundamentos teóricos que permiten
seguir su camino y justificarla, ella deviene así “nachvollziehbar”. En traduc-
ción esto vale sobre todo particularmente por una creatividad concebida como
un “problem solving activity” y un nuevo criterio de evaluación que es la “in-
tersubjetive Nachvollziehbarkeit”, la “plausibilité interindividuelle”. Esto no
reduce singularmente el rol del “azar”, que según ciertos investigadores, es el
desencadenamiento –incontrolable e inexplicable– de la creatividad.
    Las hipótesis que formulamos líneas arriba sobre los procesos mentales que
conducen a la solución creativa de un problema se sitúan en la línea del pen-
samiento de K. Popper, que dice a propósito del azar que éste posee también
leyes que nuestro nivel de conocimiento desdichadamente no permite conocer
suficientemente hasta el punto de deducir las predicciones –las que para Popper
son la condición necesaria para el estatus de ciencia–, pero que la tarea del
investigador es acortar los límites del azar –que no es para Popper más que un
término para designar lo que es imprevisible y por consecuencia no científico–
ensayando descubrir sus leyes y describiéndolas. En la visión de Popper, los

   the Assessment of Creativity” en KAGAN, J. (ed.): Creativity and Learning. Houghton Mifflin. Boston,
   1967, pp. 1-19.

154                                           Humanidades y Lenguas Modernas Nº 15
investigadores que hemos citado permiten asentar más sólidamente el estatuto
científico de la traductología, de la cual se reconocía su precariedad.
   En lo que concierne al teórico, las investigaciones que venimos de presen-
tar le permiten asentar más sólidamente el estatuto científico de su disciplina,
satisfaciendo un poco más los criterios enunciados por Popper. Ellos encontra-
rán igualmente argumentos en la discusión sobre la noción de “fidelidad” tan
central en traductología. En lo que concierne al practicante, la comprensión
de estos fenómenos debe despenalizar al traductor frente a los reproches de
“traición” y envalentonarlo a tener confianza en sus intuiciones, evaluadas a la
vista de estas teorías. En cuanto al profesor de traducción, estas reflexiones le
proveen de las bases teóricas necesarias para dar a sus estudiantes el “coraje”
–una de las condiciones para la creatividad según los investigadores en creativi-
dad– de ir hasta el fin de sus intuiciones creativas.

5. EL DÉFICIT DE LA TRADUCCIÓN

   5.0. Mejri13 considera que el concepto de déficit es central en la concepción
general de la traducción e imprescindible en el aprendizaje de esta actividad.
Y que tomar conciencia de él ayudará enormemente a repensar muchas cues-
tiones relativas a la traducción en general y al estatuto de la traductología en
particular.
   5.1. Parece raro que se presente de entrada en la formación de los traducto-
res el concepto de déficit porque se corre el riesgo de prejuzgar a la disciplina
y a la calidad del producto de su actividad. Más bien en primera instancia se
está inclinado a concebir las cuestiones en una suerte de absoluto excluyendo
toda aproximación realista, de lejos mucho más eficaz, igual si se sacrifica el
ideal subyacente a la concepción absoluta de la disciplina. La primera anotación
no nos parece adecuada a los datos del problema por dos razones evidentes:
la traducción ideal, es decir, aquella que asegura la transferencia íntegra del
texto inicial a la lengua meta salvando en total la integridad del contenido y
de la forma, es, se sabe muy bien, una construcción ideológica. Por otra parte,
en el caso de la traducción corriente no es obtenida o prácticamente imposi-
ble, como es el caso en la poesía, se opta por la rescritura; el resultado es que
se abandona en este caso pura y simplemente el terreno de la traducción. La
segunda razón reside en la lógica binaria en la que se inscribe esta percepción:
o la traducción es perfecta o no lo es. Tal aproximación está lejos de tomar en
cuenta las dificultades ante las que se encuentra el traductor cuando tiene que
resolver problemas de toda suerte. La traducción es un dominio que desborda
necesariamente la binaridad de la lógica clásica por una condición vericondi-
cional donde todo depende del más o menos verdadero.

13 MEJRI, Salah: “Traduire, c’est gérer un déficit ». Meta, Vol. 50, Nª 1 (2005), p. 41.

Miranda / ¿Traduttore, traditore? El déficit de la traducción                              155
5.2. Inscribir la reflexión en la materia en una aproximación relativa, es
tener en cuenta todos los datos del problema y, por consecuencia, admitir que
la traductología como todas las disciplinas de las ciencias humanas y sociales,
posee un objeto fluctuante, alguna veces inasible y en todos los casos de figura
problemática. En efecto, el objeto de la traducción habita en el texto, es de-
cir, un objeto lingüístico; ahora, se sabe que los recientes estudios lingüísticos
aportan luces nuevas sobre este objeto que todo traductor tiene que tomar en
cuenta; esto nos conduce a la necesidad de apertura sobre todo lo que se hace
en relación con el material lingüístico con el cual el texto está constituido. En-
tre los aspectos lingüísticos del mensaje, sabemos que el sentido es el elemento
primordial en la traducción, o como se le quiera denominar significación o
cualquier otra cosa. El hecho es que este objeto no es tangible. Él es considera-
do de hecho como un dato de base indiscutible. Los estudios recientes sobre la
semántica y la traducción automática nos enseñan que el sentido está lejos de
ser evidente. Depende de un conjunto de parámetros que hacen de la interpre-
tación de todo texto una operación de extrema complejidad. No es suficiente
tener en cuenta los aspectos llamados pragmáticos, es decir, relevando todo
aquello que es extra-lingüístico. Debe mencionarse igualmente la integración
en la descripción del sentido de nociones centrales como la laxitud semántica,
la polisemia, el discurso repetido, el estereotipo, la inferencia, las clases de
objetos, etc. Tales conceptos rompen con la antigua concepción del sentido,
percibido hasta ahora como una entidad cuyos contornos son necesariamente
netos y precisos.
    5.3. El estudio del sentido, que conoce en estos últimos años, por diversas
razones, un renovado interés, nos muestra que la predicación puede ser, por su
misma naturaleza, floja, aproximativa o vaga; aprendemos por otra parte que
la verdad de la lengua está lejos de ser objetiva, que ella es fundamentalmente
subjetiva y que todo sistema ofrece una gama de medios que permiten insertar
la subjetividad de los hablantes en el lenguaje; descubrimos por la misma cir-
cunstancia que todo el sistema de la lengua está estructurado por dos procesos
generales: la polisemia y la polilexicalidad, las que determinan su configura-
ción y su funcionamiento; sabemos igualmente que el tratamiento automático
de las lenguas no se puede concebir en lo sucesivo independientemente de las
cuestiones de referencia y de estructuración inferencial; descubrimos que la
lengua constituye por el sesgo del estereotipo un gran receptáculo de creencias
compartidas, etc. ¿Cómo luego de tantas comprobaciones, se puede continuar
tratando la traducción de una manera absoluta? Traducir es necesariamente
administrar déficits de todas clases: un déficit de creencias compartidas; un
déficit estrictamente lingüístico que toma sus fuentes en los diferentes aspectos
semánticos mencionados; un déficit sistemático y general propio de toda trans-
ferencia de una lengua a otra de contenidos semánticos concebidos y vertidos
en moldes formales lexicalizados o gramaticalizados en configuraciones dife-
rentes. En fin, traducir es administrar pérdidas múltiples y variadas.

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5.4. La toma de conciencia de tales déficits ha acompañado siempre todo
trabajo de traducción pero éste ha sido administrado hasta hoy en términos de
fidelidad en relación al texto de partida; esto que significa que sólo la com-
petencia del traductor es tomada en cuenta y que en definitiva la cualidad se
resuelve en términos de moral. Ahora, como se ve, la realidad es totalmente
diferente: la traducción no puede ser más que aproximativa; no difiere en nada
de la interpretación que hacemos de los diferentes mensajes en la misma len-
gua: traducir es transferir una interpretación, su interpretación del texto con
todo lo que implica como pérdidas. Es evidente que todas las traducciones no
son las mismas, que ellas varían en función de la competencia del traductor y
de su saber hacer; pero si no se cambia de perspectiva integrando el déficit en
tanto que dato de base en toda actividad traductora, continuaremos sin ver
los verdaderos problemas y, por consecuencia, concibiendo los programas de
formación dejando de lado los datos fundamentales de la cuestión. Sólo una
aproximación modesta de la traducción puede asegurar una mejor rentabilidad.
Es curioso, que tal actitud es mucho más corriente en aquellos que se ocupan
de la traducción automática o semiautomática. Esto se comprende: los límites
impuestos por la máquina no dejan otras elecciones. El ser humano traductor
ciertamente no es una máquina, pero él puede sacar gran provecho de esta exi-
gencia epistemológica.
    6. Por último, hay que remarcar la exagerada centralidad que en estos últimos
tiempos ha cobrado la terminología en la traducción: «Nous avons vu que le
contexte particulier de la traduction au Canada a fait en sorte que la formation
universitaire de premier cycle soit entièrement déterminée, à l’origine, par les
besoins en traduction des secteurs publics engendrés par l’institutionnalisation
du bilinguisme. Ces besoins ont mené au développement de la terminologie,
de laquelle dépendait la normalisation des vocabulaires employés dans les ad-
ministrations publiques et privées. C’est ce qui explique que cette discipline
en soit venue à occuper une place importante dans les cursus universitaires,
amenant par le fait même ceux-ci à consacrer un large espace à une pratique de
la traduction axée sur des équivalences lexico-sémantiques établies a priori. La
terminologie, tenant compte d’une certaine polysémie, se préoccupe de termes
de spécialité (entendus comme unités syntagmatiques de traduction) et de leurs
contextes d’emploi, mais non de textes spécifiques (dans leur unicité), car ce
n’est pas son objet. Or, dans un rapport de texte à texte en traduction, surtout
en ce qui concerne les textes complexes et polysémiques (qu’ils soient littéraires
ou non littéraires), l’échelle lexicale est aussi déterminée par le système sémio-
tique spécifique du texte, ce qui fait que ces équivalences préétablies, même
en tenant compte de leur éventail de variations contextuelles, ne tiennent pas
nécessairement. C’est pourquoi on peut dire que la place prépondérante que
la terminologie occupe dans la formation contribue à limiter le développement
d’une réflexion sur le texte et sa lecture en didactique de la traduction.» (Nor-
mandin (2011: 152).

Miranda / ¿Traduttore, traditore? El déficit de la traducción                157
REFERENCIAS BIBLIOGRÁFICAS

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Darbelnet, Jean: « Traduction littérale ou traduction libre ? ». Meta, XV, 2
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